Parc du Mont Tongariro, la rando parfaite !


Voilà un objectif qui me plait. Les montagnes en Nouvelle Zélande ce n'est pas comme les Alpes ou les Pyrénées. Le parc du Mont Tongariro contient trois des plus grand volcans de l'île du Nord.
Le plus touristique, le Mont Tongariro (1967m), a subit une éruption en août dernier. Il est encore un peu enfumé comme vous pouvez le voir ici :

Depuis lors, la randonnée la plus touristique a été partiellement coupée. Bref c'est très surveillé, payant (40$ pour 5-6h de marche allée-retour) et apparemment avec de jolis sentiers en bois bien propre comme ils savent faire ici.

Bref, je ne vais pas faire le mouton, regardons ce qui se passe à côté des deux autres volcans.

Je vous présente son grand frère à droite, le Mont Ngauruhoe (2287m). Sa forme parfaite en fait un candidat idéal pour se faire les jambes, mais il est apparemment bien moins joli que son petit frère.

Et pour finir, le grand dernier (le Mont Ruapehu) un peu délaissé à tort. Après avoir fait quelques recherches il semble au moins aussi sympas que le premier avec trois petites difficultés :
 - son sommet le plus haut est tout de même à 2797m, soit 1000m de dénivelé depuis la ville la plus proche,
 - il n'y a aucun chemin tracé pour rejoindre le sommet,
 - son ascension est interdite à cause des risques d'éruption (au dire des sites spécialisés il ne comporte pas plus de risque que son petit frère en ce moment).

Bref, les deux premiers points n'étant pas un problème, bien au contraire... je me sens bien d'attaque. En plus, un jeune guide rencontré par hasard me confirme que c'est beaucoup mieux que le Mont Tongariro et sans risque en ce moment.
Voilà ma nouvelle cible :


Les trois volcans sur un plan 3D de l'office du tourisme, je pense que vous les reconnaitrez

 
Sac à dos rempli avec 3,5 litres d'eau, de quoi manger, un bon sac de couchage et bien sûr... appareil photo et trépied :-)


Plantons le décors, ici les sentiers de randonnées sont juste marqués par ces petits bouts de bois éparpillés dans le décors. Le chemin quant à lui garde son authenticité, déjà ça me plait !

Je croise un premier refuge :

A ma grande surprise il est fermé à clé !
Un peu plus tard je croise un second refuge ouvert et rencontre un Kiwi qui passe le WE ici. Il fait parti du club alpin de la région, mais il n'est jamais allé au sommet et ne peut pas trop me conseiller sur l'itinéraire. Il me donne néanmoins le code pour entrer dans le refuge en cas de besoin.
La seule chose de sûr c'est que je suis obligé de redescendre avant de remonter plus haut. Il y a un sentier entre les deux montagnes où je croise un guide qui semble dire qu'il faut suivre des bâtons oranges mais qu'il n'y a rien d'indiqué et qu'il n'est pas vraiment conseillé d'y aller et ne m'indique pas la route... en gros il faut monter... et redescendre en cas d'erreur ;-).

J'ai du croisé 5 ou 6 de ces bâtons oranges éparpillés un peu n'importe comment.
En voilà un par exemple :
(en bas à droite)

La montée ne dure que 5h, mais c'est la marche la plus éprouvante de ma vie... quand tu te crois arrivé une nouvelle montagne apparaît derrière encore plus haute! Et ça n'arrête pas! Voilà à quoi ressemble la route empruntée :
Je ne sais pas ce qui est le plus dur. Monter à travers les rochers ou sur les pentes glissantes de sable noir et de cendre.

Le sommet doit se mériter, il faut maintenant affronter la neige et le froid. Et il faut faire attention où on marche avec la neige. Les petits ruisseaux résultant de la fonte des neige entraine de belle crevasse que je ne voudrais pas franchir.
 

Mais tout fini par arriver, le résultat en vaut la chandelle, à telle point que j'ai filmé le final tant il est impossible de montrer ce qu'on éprouve en voyant le lac du cratère se découvrir petit à petit !



Trop la classe !

Voilà maintenant mon refuge :
Avec bien entendu vu sur le lac :-)

A la nuit tombé, le froid se fait de plus en plus sentir, je crois qu'on est clairement passé sous la barre du zéro degré !

Le refuge est un peu spartiate, mais il permet de gagner quelques degrés. Avec mon super sac de couchage spécial grand froid je passe une nuit absoluement parfaite (enfin.. on se comprend, j'aurais préféré un matelas quand même).

Seulement voilà, je ne suis pas encore au plus haut sommet du Mont Ruapehu. Le cratère est composé de 7 sommets. Celui où je me trouve fait 2672m et le plus haut, juste en face de moi... me narguant au moment du couché de soleil... en fait 2797.
Rendez-vous au lendemain matin!


Je me suis couché tôt avec la tombé de la nuit, n'ayant aucune lumière sur moi il devait être 22h à peine. Je me réveille donc bien avant le soleil, vers 5h du matin. Le temps de somnoler encore un peu et je sens qu'il se passe quelque chose dehors, la lumière commence à se sentir. J'ouvre la porte juste à temps pour profiter d'un magnifique levé de soleil. Mais il fait vraiment trop froid !

J'attends encore 2 petites heures avant d'attaquer ce fameux sommet apparemment inaccessible.


Je commence par un peu de neige.
Ça glisse vraiment trop, il me faudrait des crampons !
Je continue par là :
Un rocher qui fait la moitié de ma taille provoque un éboulement à mon passage.

Je ne m'avoue pas encore vaincu. Je continue encore mon ascension.
45 minutes plus tard me voilà à une trentaine de mètres de l'arrivée (sommet de gauche).

Ça fout un peu les boules, mais Ruapehu a finalement été déclaré vainqueur, je m'arrête si près du but... exténué. Voyant le vide sous moi et cette dernière falaise qui me fait comprendre que le moindre faut pas pourrait me coûter cher.
Il y aurait bien peut être un autre passage de l'autre côté de la montagne, mais il m'en coûterait encore deux bonnes heures. Bref, j'ai déjà passé un bon moment... pas trop de risques inutiles.



Je suis maintenant la crête des autres sommets du Ruapehu avant d’entamer ma descente.

Je vous laisse deviner par où je suis passé pour la descente ;-)
 
L'escalade en descente avec un sac de 10kg ce n'est pas toujours facile.

Pour finir, quelques photos que j'aime bien en vrac.

 




Commentaires

Tom a dit…
YAMAN !!! C est ca k'c'est bon! Enfin quand même s arrêter devant la ligne d'arrivée...
C est certainement ce qu'on appelle la sagesse, ou... la vieillesse.
Bref, ce petit détails mis a part c'est le genre d expérience qui reste gravée toute une vie. Que du bonheur. Une courte tranche de vie brute et intense, une communion avec la et ta nature. Du 100% quoi!
Félicitation vieux loup!!

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