La route des glaciers, Copland Track

Les jours passent vite et il n'est pas toujours évident de mettre à jour le blog sur la Côte Ouest de l'île du sud. On dit généralement qu'en Nouvelle Zélande il y a plus de moutons que d'êtres humains. C'est sans doute vrai... alors imaginez ce que c'est lorsqu'il n'y a même plus de moutons !
A titre d'exemple, Haast me semblait être une ville honorable en regardant la carte, c'est une village de 60 habitants.
Westport, sans doute une des plus grande ville rencontré de toute la côte ouest ne compte pas plus de 5000 habitants !
C'est d'autant plus étonnant que les plus beaux paysages se trouvent ici !
La couleur de la rivière du précédant message n'est pas anodine... elles sous toutes comme ça ici. Pour ceux qui ne l'ont pas encore deviné je m'approche des glaciers.
Bien que déjà en été, les cascades se comptent encore par centaines... en voici par exemple une à côté du glacier Franz Josef.


Cette petite balade d'un peu plus d'une heure ne permet pas de s'en approcher plus, tout est vraiment bien cadré. Les signalisations ne semblent pas interdire de franchir les barrières mais par principe je reste sage... sans doute parce que je sais que ce n'est qu'un début pour moi ;-).


Je pars me coucher juste à côté de la plage et au réveil je contemple ces belles montagnes. Si je ne me trompe pas, la grosse qu'on peut voir d'ici c'est le Mont Cook (plus de 3700m).

Direction le Copland Track maintenant. Je n'ai pas choisi cet itinéraire par hasard, il ne s'agit pas d'une Great Walk mais sa réputation n'est plus à faire. Les gens se contentent généralement de sa première partie de 18km se faisant en deux jours de 7h. Le refuge se trouvant à proximité d'une source chaude.
Cette première partie n'est pas trop difficile et c'est un pur régal. Les sentiers restent bien sauvage et agrémentés de petites distractions à faire pâlir la petite balade de la Carança des Pyrénées.



J'ai volontairement laissé des randonneurs sur la droite pour donner un ordre de grandeur à la photo.


A croire qu'il y a encore du boulot pour que le chemin soit terminé, moi je dis que ces gars méritent le respect ! Pour avoir discuté un peu avec eux ils font ça presque tous les jours de l'été, il y a des fois je crois que je préfère travailler dans un bureau.

Point d'arrivé de cette belle petite balade que j'ai commencé à 10h du matin. Il est actuellement 16h, le temps de faire une petite pause d'une heure ici et de profiter d'un petit bain de souffre et me voilà reparti.
A partir de là c'est une autre histoire, j'ai trois bonnes heures de marche qui m'attendent sur un sentier "légèrement" plus difficile.
Il faut parfois chercher son propre itinéraire et les indications se font un peu rare.


La difficulté ce n'est pas de marcher sur le tronc mais de se baisser en même temps pour éviter de se prendre l'arbre d'au-dessus. Si encore je n'avait pas cet énorme sac sur le dos!

J'en ai bien chier sur ces trois dernières heures au point de ne même plus pouvoir sortir l'appareil photo mais j'arrive enfin au pont final annonçant l'arrivé au Douglas Hut vers 20h.


A ma grande surprise je ne serais pas seul dans le refuge, un allemand du nom de Christian (si je ne me trompe pas) est arrivé une heure avant moi. Il a déjà lancé le feu et se fait actuellement son repas du soir. Quel plaisir de n'avoir qu'à poser la marmite sur le feu pour faire bouillir mes pâtes et manger!
Voici quelques photos du refuge :

 L'étage du haut pour moi et celui du bas pour mon nouveau compagnon.

La cuisine.


Le lendemain on se réveille à peu près en même temps... vers 7h.
Le temps de
profiter un peu de la vue...



Et sans besoin de se dire quoi que ce soit, le temps de chercher par où continue le chemin et on prend la route ensemble. Je crois qu'on est aussi content l'un que l'autre de ne pas avoir à continuer seul tant les trois dernières heures étaient difficiles.

Mais nous n'avons malheureusement pas le même objectif, il ne compte pas aller jusqu'au bout de la vallée comme moi. Il souhaitait juste continuer une petite heure avant de redescendre vers le refuge de la source chaude.
Il en fera plus du double tellement ce fut un plaisir :-)
On se rend alors compte que les trois dernières heures de la veille étaient finalement une simple introduction à ce qui nous attendait aujourd'hui !
Le chemin est de plus en plus difficile à trouver et à emprunter, on a l'impression de suivre un gars qui est passé avec un simple coupe-coupe le mois dernier! Mais de temps en temps on est rassuré en voyant de nouveau les flèches oranges au loin.
Ce n'est plus des ruisseaux qu'il faut traverser mais des rivières et des cascades !
Du grand n'importe quoi, celui qui a dit que tout était cadré en Nouvelle-Zélande n'a vraiment rien vu du pays !

En cours de route, on se fait interpeler par un groupe de trois oiseaux qui se posent non loin de nous. Un moment magique lorsqu'on se rend compte qu'on se trouve à près de 2m d'eux !


 


Je n'ai malheureusement pas eu le reflex de prendre une vidéo de leur chant qui résonne encore aujourd'hui dans mes oreilles.

Mais je vous parle aussi des paysages depuis tout à l'heure, regardez ce petit aperçu en essayant d'imaginer qu'il y a plus de 2000m d'écart entre la vallée et le sommet de ces montagnes.



Mon nouveau compagnons n'en verra malheureusement pas plus et je continue ma route seul.


Le petit point rouge c'est mon gros sac à dos ;-).

Et là c'est moi juste devant la grotte formée par ce petit glacier rencontré sur le chemin ;-)



Les trois pics que l'ont voit à gauche s'appellent Dilemma Peaks (2600m) et, si je ne me trompe pas, la boule blanche qui se trouve juste derrière, du haut des ses 3754m, c'est le fameux Mont Cook, soit 1000 de plus que celles qui m'entourent !
C'est pour lui que j'étais initialement venu sur ce chemin, je suis actuellement à plus de 1000m d'altitude et le chemin s'arrête. Mais il existe un passage, le Copland Pass, qui se trouve un peu plus de 1000m au-dessus de moi et qui serait accessible sans équipement.

Mais l'heure tourne, je dormirais bien à la belle étoile mais je n'ai pas trop d'idée de comment je pourrais attacher mon hamac. Je peux bien dormir à même le sol mais pas trop près d'une falaise... et plus je monte et plus ça devient difficile à trouver.
Le terrain est de plus en plus difficile et je commence même à me demander si je serais capable avec mon gros sac de descendre ce que je peux monter.
Je m'arrête donc sagement ici en me disant que la vallée m'en a déjà donnée beaucoup et que j'aurais au moins le temps d'en profiter.

Se sera sans regret, le lendemain je croiserais deux grimpeurs de la région qui semblent avoir déjà tout fait. Armés de leur pic à glace et de leur gros sac à dos je ne peux m'empêcher de leur poser plein de questions.
Ils ont déjà fait la traversée du Mont Cook jusqu'ici plusieurs fois et le font dans ce sens car c'est plus difficile. Ils ont déjà fait l'allée-retour que je comptais faire aujourd'hui mais en se levant à 4h et non pas à 7h comme moi. Ils ont aussi déjà dormi au haut, avec leur hamac attaché entre deux rochers en bordure de falaise.
Ils me disent également que j'aurais pu trouver une place pour dormir à même le sol sans risque de tomber mais une chose est sûr... c'est qu'il m'aurait fallut attendre au moins un mois de plus pour réussir à atteindre les derniers mètres permettant de voir le Mont Cook sans crampons ou autre équipement.
Autant dire que c'est alors vraiment sans regret de m'être arrêté là.
Ce qui est beau dans ce genre d’endroits, c'est bien sûr les paysages, mais aussi les gens qu'on y rencontre.
Que ce soit ces deux grimpeurs, Christian ou encore un couple qui m'a accompagné pour la seconde nuit qui se tente le même délire que moi après avoir échoué 10 ans auparavant.
Un très bon moment et de très bons souvenir à garder à jamais.

Commentaires

Georges a dit…
Et sinon tu compte revenir aprés ça??

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