Le Mont Aoraki, alias le Mont Cook

Aoraki, c'est le nom original donnée au Mont Cook (3754m) par les Maoris, il représente l'un des quatre fils de Rakinui, le père Ciel. Le Mont Tasman (Rarakiora, 3497m) ainsi que deux autres montagnes voisines étant les frères d'Aoraki, tous changés en pierre par le vent glacial du sud au sommet de leur embarcation (échouée sur un récif) qui devint Te Waka o Aoraki (l'île du sud).

Voilà pour l'histoire, j'ai prévu plusieurs jours dans cette belle vallée histoire de mieux connaître les hautes montagnes de la Nouvelle Zélande.
Pour commencer, la route permettant de rejoindre la vallée, bordée du lac en provenance de nombreux glaciers de la région, d'un bleu assez particulier.
 Divers photos du lac Pukaki avec le Mont Cook en fond
Un peu plus à l'est, le lac Tekapo

Et la première grosse chaîne de montagnes faisant son apparition avec le Mont Sefton (3151m) n'est autre que celle que j'ai déjà visité avec le Copland Track. La végétation est ici remplacée par de la roche et de la glace, les glaciers descendent en dessous des 1000m tant les avalanches sont nombreuses.

Au pied de ces montagnes, le village de vacance portant le même nom que le Dieu Maori respire le bien-être.
L'office du tourisme est le plus beau et le mieux organisé qu'il m'est été donnée de voir en Nouvelle Zélande. On ressent bien l'esprit alpin qui se dégage ici. Un véritable musée sur l'alpinisme.

Je profite de ma première journée pour bien repérer les lieux et profiter de l'ambiance reposante qui règne ici. Je trouve un petit parking à proximité d'un hôtel de grand luxe dans lequel j'ai une salle de réception toujours vide de plus de 200m² rien que pour moi, enfin un peu de confort ;-)

Je commence le lendemain matin vers 10h par ce qui devait être une petite randonnée de repérage, je veux m'approcher le plus possible du Mont Cook et voir l'autre versant du Copland Pass.
La randonnée commence par le Hooker Track me permettant de voir de près le Mont Sefton et la rivière résultant de la fonte des neiges de son glacier de plus près.

Mais cette petite randonnée ressemble trop à une autoroute pour moi. Heureusement, après 30 minutes de marche, je rejoins la route du Ball Pass.
Sur le pont, les passants du Hooker Track :

Longeant la falaise, la route que j'empreinte sur laquelle je ne rencontrerais personne de toute la journée :

Mon chemin se trouve de l'autre côté du Hooker Lake, ce qui me permet de voir le final du chemin classique. On peut voir sur la photo qui suit les gens qui contemplent la plage du glacier (cherchez les petits points pour vous rendre compte de l'immensité du paysage) :

Je m'approche alors du glacier à proprement parlé, avec en fond le Mont Cook bien apparent. Pour info, il y a 3000m d'écart entre la vallée et le sommet du Mont Cook !

Je me rapproche encore un peu pour mettre en évidence un refuge se trouvant au pied du Copland Pass, cherchez bien en bas à gauche la petite maison et maintenant essayez de la voir sur la photo précédente... c'est vraiment énorme !

Le chemin pour continuer n'est pas très évident à trouver et j'ai réussi à le perdre quelques fois... mais rien de bien méchant.
Voilà la seule indication vu de la journée (en bas à gauche) :

Généralement on a plutôt droit à de simple pierres empilées comme ici (les trois pierres sur la grosse pour indiquer qu'il faut continuer tout droit) :

Et la face sud du Mont Cook, d'ici le sommet à presque l'air abordable... mais il parait que son sommet est aussi difficile d'accès que l'Everest. Permettez moi d'en douter, après quelques recherches il semblerait qu'il y a des accès assez "faciles".
Mais pour l'historique, précisons quand même que Sir Edward Hillary, le premier alpinisme à avoir gravi l'Everest, vient d'ici ;-). Il a alors été accompagné par Tensing Norgay, un sherpa népalais.


Avant de rentrer au camp, je fais un passage au final du Hooker Track pour voir les morceaux de glaces éparpillées dans le lac de plus près.


Je rentre par ce chemin particulièrement facile en 45 minutes aulieu des 1h30 annoncées pour finir une journée finalement beaucoup plus longue que prévu un peu après 19h. N'ayant pris qu'une pause de 30 minutes pour déjeuner au pied du Mont Cook, mes jambes sont déjà bien en forme pour la suite ;-).

Une partie du chemin emprunté aujourd'hui correspondait au Ball Pass, l'un des seuls moyen de rejoindre l'autre côté de la vallée sans passer par le village. N'étant pas alpiniste, je décide simplement de faire l'autre vallée par ce même chemin en sens inverse et dormir le plus haut possible, j'évite ainsi le passage par le Ball Pass (2130m) pour lequel un équipement est obligatoire.

Le Ball Pass Track est ce qu'on appelle une "Unmarked route", autant dire que ce n'est pas toujours facile de trouver son chemin, d'autant qu'ici il est facile de se trouver face à un mur ou une falaise.
Je commence un peu à monter mais perdre le chemin ici devient limite dangereux  Voilà la dernière photo du chemin encore visible que j'ai failli prendre avant de rebrousser chemin :

Mais par chance je vois un groupe de 4 personnes équipés de casques prendre la même route que moi, je me décide alors à les attendre pour voir comment ils continuent.
Le groupe est composé d'un couple de jeune retraités bien portants, d'un guide et d'un apprenti guide comme porteur.
Ils font mine d'être bloqués au même endroit que moi et de chercher où peu se cacher la suite du chemin mais ça ressemble plus à de la mise en scène qu'autre chose. Le guide reprend son sac pour aller à un endroit qu'il n'a même pas regardé... la suite du chemin est trouvé !
J'hésite un peu, mais je ne suis pas venu ici pour m'arrêter là... ils vont au même endroit que moi, je me décide alors à les suivre.

Ils n'avancent pas très vite mais ça me donne juste le temps de poser des repères aux points stratégiques pour le retour prévu le lendemain que j'aimerais bien faire seul... au pire ça pourra servir à d'autres randonneurs ;-)
Ça me permet aussi de voir la face la plus difficile du Mont Cook, un couloir d’avalanches permanent. Tel le toner d'un orage, le bruit des avalanches est incessant! La force du bruit est d'autant plus impressionnante qu'il est généralement assez difficile de trouver d'où vient exactement le bruit tant la montagne est immense.

J'avais prévu de dormir à la belle étoile mais le refuge possède une partie publique avec terrasse donnant sur la vallée. Obligation de dormir sur le sol mais ça me permettra d'avoir un peu plus chaud, on est ici à près de 1900m et un peu de chaleur ne fait jamais de mal. De toute façon il n'y a pas d'arbres pour le hamac.

Quatre français en provenance du Ball Pass nous rejoignent un peu plus tard dans la soirée. Voilà le genre de chemin qu'on empreinte lorsqu'on ne trouve pas le vrai chemin, pour avoir fait l'aller-retour sur ce sommet avec le guide je n'arrive pas trop à comprendre où ils ont pu se tromper, il me semble pourtant assez visible. Mais en même temps c'est toujours plus facile en étant derrière ;-)
Je commence à savoir ce que c'est que de devoir trouver sa propre route maintenant !

D'un peu plus près si vous ne les avez pas trouvé :

Deux petites photos de Mont Cook au réveil, sur la première on peut voir un petit point rouge au centre, c'est un des français qui marche près de son campement ;-)

Sur la seconde, c'est moi qui tente de me rapprocher le plus possible, mais mon retardateur ne fait que 12 secondes ;-). Au moins comme ça je ne ressemble pas juste à un point rouge ;-)

Pour le retour, le guide ne compte pas prendre la même route en sens inverse, il connait un autre chemin inexistant des cartes. Je décide alors avec son approbation de le suivre encore un peu mais le groupe avance vraiment trop doucement dans la descente. Il m'arrive d'attendre plusieurs minutes à les regarder galérer et ne compte plus combien de fois le gars a poser les fesses à terre ;-)
Le temps d'observer un peu le terrain, toujours plus facile vu d'en haut, le guide m'indique la route qui semble être assez simple. Au pire, le groupe est derrière moi et rien ne m'empêche de les attendre en cas de problème.
Je me retourne à peine quelques minutes après et le groupe n'est déjà presque plus visible.

Exceptionnellement je n'ai pas réduit la taille de l'image sans quoi ils ne seraient pas possible de distinguer le petit groupe.
Un grand bravo à celui qui arrive à les trouver (tout en haut, sur la partie vert claire).

Mais le chemin se complique assez rapidement, et vu d'en haut il n'est pas toujours évident de voir comment éviter les nombreuses falaises présentent ici. Je garde donc toujours en tête que le vrai chemin doit être accessibles à ceux qui me suivent. Donc si c'est trop difficile c'est que je me suis trompé.

Je commence à être assez bon maintenant et même lorsque le chemin semble complètement invisible j'arrive à le trouver. Il fallait deviner qu'ils avaient poser une échelle ici.

Pour info, elle semble être tordu volontairement pour épouser la forme de la pente ;-).

J'aurais notamment appris deux petits détails importants avec le guide :
 - lorsqu'on voit un tas de pierre, ce n'est pas forcément la bonne route, c'est parfois juste de simples randonneurs qui les ont posés pour être capable de retrouver leur chemin sur le retour,
 - lorsque le chemin devient vraiment difficile c'est que ce n'est pas le bon, excepté peut-être pour les passages de cols car il n'est pas possible de tracer un chemin dans de la glace.

Un dernier passage au retour sur la fin du glacier Tasman pour prendre quelques photos :

Avant de laisser un mot sur la voiture du guide pour le remercier.

Avant de quitter cette belle région, où les randonnées ressemblent finalement plus à de l'alpinisme qu'autre chose, je tiens à profiter de l'occasion pour rendre hommage à toutes les personnes inscrites dans le mémorial visible à l'office du tourisme.

Pas moins de 4 livres remplis en un siècle, la montagne ne fait pas de distinction.
Du simple voyageur comme moi qui ne trouve pas la bonne route au guide de haute montagne ayant déjà grimpé l'Everest. Pas moins de 5 personnes chaque année ne reviennent pas de leur séjour ici et je tiens à mettre en avant l'initiative de l'office du tourisme demandant à chaque randonneur de remplir un document détaillant son itinéraire et sa date de retour.


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